Des traitements existent contre un cancer du sein triple négatif et la guérison est possible. Comme pour tous les cancers, vous informer sur ses particularités vous aidera à comprendre la prise en charge proposée par les médecins et à surmonter cette épreuve. Qu’est-ce qu’un cancer du sein triple négatif ?L’expression « triple négatif » signifie que l’analyse faite au laboratoire d’anatomopathologie, sur une biopsie ou après ablation de la tumeur mammaire, montre que les cellules tumorales ne surexpriment ni des récepteurs aux hormones oestrogènes et progestérone (tumeur « non hormonosensible » ou « non hormonodépendante »), ni le récepteur HER 2. Si certains traitements médicamenteux (hormonothérapie et thérapie ciblée anti-HER2) ne sont pas efficaces sur ce type de cellules tumorales, les médicaments habituels de chimiothérapie peuvent en revanche tout-à-fait être utilisés, de même que la chirurgie et les techniques habituelles de radiothérapie.Entre 10 et 15 % des cancers du sein sont triple négatifs. On parle aussi de carcinomes mammaires infiltrants « triple négatifs », ce qui signifie que les cellules tumorales ont envahi le tissu mammaire en profondeur : elles peuvent rester localisées au sein et aux ganglions de l’aisselle, ou entraîner une dissémination à d’autres organes (on parle alors de métastases). Les cancers du sein triple négatifs sont donc généralement plus graves que les autres formes de cancers du sein. Existe-t-il des facteurs de risque favorisant ce type de cancer ?Ils sont plus fréquents chez les femmes jeunes (26 % des cancers du sein chez les moins de 40 ans, contre 12 % après 40 ans). Le mode vie joue un rôle, mais certaines familles ont davantage de risques de développer un cancer du sein triple négatif. C’est pourquoi votre médecin vous proposera une surveillance accrue si une ou plusieurs de vos parentes (mère, sœurs, grands-mères…) a déclaré un cancer du sein triple négatif.Cette susceptibilité familiale peut être liée à une mutation des gènes BRCA1 (pour BReast Cancer 1, gène 1 du cancer du sein) ou BRCA2 (gène 2). La recherche de ces mutations n’est possible que sur demande d’un médecin, si votre situation familiale le suggère. Si vous portez ces mutations, on vous proposera un programme de surveillance et des examens adaptés. Les facteurs de risque sont des indicateurs statistiques. Ils traduisent une probabilité plus forte de développer un cancer du sein triple négatif que les femmes ne présentant pas ces caractéristiques, mais ils ne prévoient pas l’avenir. Cependant, si vous possédez un facteur de risque, vous devez être très vigilante sur la régularité de votre suivi médical. Comment les médecins confirment-ils le diagnostic ?Si, lors d’une mammographie de contrôle, le radiologue décèle une anomalie votre médecin peut demander la réalisation d’une biopsie, c’est-à-dire le prélèvement d’un fragment de la zone suspecte. Son analyse est réalisée par un anatomopathologiste, un médecin spécialiste des tissus. Si celui si reconnaît une tumeur au microscope, il réalisera d’autres tests pour la caractériser, comme la recherche de récepteurs aux œstrogènes ou à la progestérone et de HER2 en surnombre. Lorsque ces tests sont tous négatifs, il s’agit d’un cancer triple négatif.Selon l’apparence des cellules et l’étendue de la tumeur, l’anatomopathologiste évalue l’avancement du processus tumoral. Combinée aux observations cliniques, cette évaluation permet aux médecins de classer la tumeur avec un grade de O à IV, en fonction duquel ils choisiront le protocole de soins. Comment évolue ce type de tumeur ?Avec l’amélioration des campagnes de dépistage et de l’efficacité des traitements, on guérit la majorité des cancers du sein triples négatifs. Trois ans après le diagnostic, 74 % des patientes n’ont pas récidivé. Le pronostic d’un cancer du sein triple négatif est néanmoins plus sombre que pour les autres cancers du sein. Il est associé un risque important de métastases, c’est-à-dire de migration des cellules tumorales, par voie lymphatique ou sanguine, et de colonisation d’autres parties du corps. Les organes les plus fréquemment touchés par les métastases sont les os, le foie et les poumons.Un deuxième risque concerne la résistance aux traitements. Une tumeur peut développer des systèmes de protection contre la chimiothérapie. On dit alors que la tumeur devient résistante au traitement. L’acquisition d’une résistance ne signe pas la fin de tous les traitements. Les médecins peuvent proposer d’autres approches ou d’autres types de chimiothérapie pour détruire la tumeur, éventuellement dans le cadre d’essais thérapeutiques. Comment traiter un cancer du sein triple négatif ?Généralement, la première étape consiste à enlever chirurgicalement les cellules cancéreuses. Selon la taille de la tumeur et de votre sein, le chirurgien décidera une ablation totale ou partielle de celui-ci, ce qu’on appelle une chirurgie conservatrice. Quand la tumeur est plus grosse et ne permet pas de conserver une zone suffisante de tissus sains, le chirurgien réalise l’ablation totale du sein (appelée mastectomie totale ou radicale) et doit également retirer une partie (ganglion-sentinelle axillaire) ou la totalité (curage axillaire) de la chaine ganglionnaire de l’aisselle, du côté du sein atteint.Après la chirurgie, on recourt le plus souvent à la chimiothérapie, pour s’assurer qu’il ne reste pas de cellules cancéreuses dans l’organisme. Cette chimiothérapie est qualifiée d’ « adjuvante » quand elle accompagne un geste chirurgical. Au terme de la chimiothérapie, dans certains cas, les médecins conseillent de poursuivre le traitement avec des séances de radiothérapie, au cours desquelles une machine irradie la zone opérée. Comment se déroule la chimiothérapie ?Elle est réalisée en médecine ambulatoire, vous n’avez donc pas besoin d’être hospitalisée durant le traitement. L’administration du produit est effectuée, par perfusion, en journée, à l’hôpital ou dans un autre centre de soin. Vous rentrez chez vous après.Selon le type de produit prescrit, la chimiothérapie se déroule en quatre à huit cycles de traitement, chacun espacé de trois semaines environ. L’ensemble des cycles dure de quatre à six mois. Certains protocoles de chimiothérapie prévoient de changer de produit après quelques cycles, d’autres maintiennent la même molécule anti-cancer tout au long du traitement. Le médecin vous proposera un protocole adapté à votre cas et aux caractéristiques de votre tumeur établies par l’anatomopathologiste. La section commentaire est fermée.
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Mai 2018
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